Le Périnée, ce grand inconnu et pourtant…

Quand on parle du périnée, on touche à un ensemble de muscles, dont on n’évoque pas le sujet à table. Entre tabous, zone sensible, pudeur et discrétion, on essaie de faire faire le point sur son positionnement, son rôle et ses effets sur notre vie.

Le périnée porte aussi le nom de plancher pelvien. Le périnée est un ensemble de muscles profonds situés dans le pelvis. Le périnée a une forme de hamac, dont les deux branches principales forment une croix. La première branche va de l’os pubien au coccyx. L’autre branche relie les ischions.

L’ensemble des muscles du périnée est réparti dans plusieurs plans (superficiel, moyen, profond). Au niveau superficiel, on retrouve le sphincter de l’anus, le muscle transverse superficiel et le muscle bulbo-caverneux. On peut le sentir entre le vagin et l’anus : en contractant le périnée, on sent remonter le plan superficiel qui redescend quand on le détend. Le plan moyen est composé du sphincter de l’urètre, qui contrôle l’émission d’urines, et du muscle transverse profond. Enfin, le périnée profond se compose des releveurs de l’anus.

Pour résumer, si vous visualisez un lavabo (votre abdomen), le périnée en est le bouchon.

Fonction du périnée

Le rôle du périnée, lié à son positionnement, est d’assurer la continence, tant urinaire que fécale. Il a également pour fonction, même si on l’oublie, de conserver les viscères à l’intérieur du corps. Non, ce n’est pas une blague !! Demandez aux personnes qui ont eu des descentes d’organes (vessie à la place du périnée qui a craqué…).

Cependant, sa mission est par essence difficile, dans la mesure où nous sommes des bipèdes soumis à la gravitation. De par son seul positionnement et notre motricité, le périnée est en proie à d’importantes pressions. Il est ainsi nécessaire d’en prendre soin (entendre le garder tonique) afin de ne pas se trouver face à certaines déconvenues.

Tant que tout va bien, on ne se demande jamais pourquoi. On profite sans se poser de questions. Dès lors qu’une difficulté survient, on s’interroge et on découvre toute la complexité du corps humain.

Perte de libido et périnée hypotonique

Le périnée contribue à une sexualité épanouie, puisqu’il augmente les sensations entre les partenaires. Chez la femme, il maintient le vagin serré et donc va encercler le pénis. Un périnée hypotonique (trop mou) va avoir pour conséquences que la femme sent moins (ou peu, ou pas) son partenaire. Pas de sensations, donc pas de plaisir lors de la pénétration.

« Chez les femmes, un périnée bien musclé entraîne une compression et une ascension du clitoris et il favorise la vascularisation, explique Jean Bourdin kinésithérapeute périnéologue et sexologue. Il permet aussi de mieux vidanger les glandes de Bartholin donc d’améliorer la lubrification de la vulve et du vagin. Quand il se contracte, il y a une réduction de l’orifice vaginal et un resserrement du tiers externe du vagin avec une modification de l’inclination. »

Toutes ces modifications offrent à la femme une augmentation de son ressenti durant le rapport. Plus le vagin est serré, plus il y a des contractions vaginales, plus il y a de frottements et plus cela augmente la rigidité de la verge. Ce qui apporte plus de plaisir à la femme… Ce cercle vertueux est donc bénéfique pour la sexualité des deux partenaires.

Mais le périnée n’influe pas seulement sur la libido, car son rôle concerne aussi la continence.

Pas d'âge pour les fuites urinaires

Un des aspects les plus gênants d’un manque de tonicité périnéale est le problème d’incontinences urinaires. Ce problème concerne plus de 3 millions de françaises et n’attend pas le nombre des années pour opérer.

Ainsi, passé 85 ans, 2 femmes sur 3 sont concernées par les fuites urinaires. Mais parmi les jeunes femmes (-20 ans) sportives, 30% y sont également sujettes. Par ailleurs, il existe deux périodes clés dans la vie d’une femme où le périnée est malmené.

La première période est pendant la grossesse. En effet, nous avons précédemment le problème de la gravité concernant le périnée. A ceci, on ajoute le poids de bébé, les transformations corporelles et hormonales pour lui faire de la place et assurer sa survie. Le tout multiplié par environ 9 mois et vous découvrez la maltraitance du périnée pendant la grossesse. Gardant le meilleur pour la fin, l’accouchement par voie basse est l’apothéose de l’enfer de votre périnée, qui va se faire complètement traverser.

La seconde période est la ménopause. Enfin une délivrance avec la fin des menstruations !! Mais là, comme si vous n’aviez pas assez subi, les transformations hormonales opérées peuvent impacter votre périnée et le ramollir.

Deux formes de fuites urinaires

Il existe deux formes de fuites urinaires : les fuites urinaires d’effort, qui touchent 80% des cas et les fuites urinaires sans effort.

La fuites urinaires par impériosité sont le résultat d’une hyperactivité de la vessie. Une hyperactivité de la vessie ? Mais qu’est-ce que c’est ? C’est quand la vessie fonctionne trop, c’est-à-dire que l’on va uriner entre 7 et 15 fois par jour. Un fonctionnement « normal » de la vessie est de l’ordre de 4 à 6 mictions par jour.

On se trouve souvent dans ces cas suite à des stimuli identifiables. Par exemple, on entend de l’eau couler ou on se trouve face à une porte close. Il est possible de lutter contre ce type de situation par la détente. Et obtenir la détente est le résultat d’un travail de respiration ralentie, qui ralentit le cœur comme en sophrologie (ou bien en Pilates 😉 ).

Les fuites urinaires d’effort sont liées à la contraction des abdominaux. Cette contraction se produit souvent de façon involontaire : un grand éclat de rire, un éternuement et pfffuite. Les abdominaux (là on parle des grands droits, ceux qui sont le plus en surface) créent, par leur contraction, une pression vers l’intérieur du ventre. Or comme c’est déjà plein, la pression de fait plus importante sur la seule issue possible (le périnée), avec l’aide, encore une fois, de la gravité. Résultat on se dit qu’il vaut mieux ne pas avoir des abdominaux trop tonique (raccourci facile, mais mauvaise réponse, car faux problème. Casser le thermomètre n’enlève pas la fièvre).

Bien évidemment, la bonne réponse est de tonifier son périnée et de garder des abdominaux toniques, voir de faire les deux en même temps. Encore un fois, merci le Pilates.

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